Signifiant littéralement « à volonté » ou « à satiété », Ad Libitum est une performance sur le désir - renouvelé ou qui se tarit - de créer, d’incarner, d’interpréter, de sortir de soi, de s’expandre. Cette pièce a été initiée à la lecture de L’Origine de la danse de Pascal Quignard, œuvre dans laquelle l’auteur s’interroge sur les expressions « faire bonne contenance » et « être décontenancé ». Simon Le Borgne se demande à son tour et par le geste, qu’est-ce que perdre contenance et ce que l’on a à y gagner.

À sa performance dansée se mêle la partition batterie live d’Ulysse Zangs, avec lequel il met en place un dialogue chorégraphique et musical entre synchronicité et contrepoint. Il s’agit d’aller chercher des postures et façons de bouger qui pourraient être qualifiées de masculines ou féminines, et observer comment, quelque part entre-deux ou au-delà, un corps androgyne et animal se déploie. L’idée de la mue et le terme de « décontenancement » sont les fils conducteurs de cette création exprimant le besoin de changer de peau, de se vider de sa substance, aussi bien que celui de s’incarner, de remplir son contenant.