La « triple identité » du danseur et chorégraphe Nidal Abdo — palestinien de père apatride, né en Syrie, et de mère ukrainienne — l’engage à s’intéresser aux corps déplacés, déterritorialisés et traversés par l’exil. Installé en France, il lui a fallu se « plier à une nouvelle routine, adopter des gestes qui ne sont pas les miens et ‘singer’ un comportement qui souvent me fait violence. » Il crée en 2018 le collectif Nafass (« respiration profonde » en arabe) accompagné par l’atelier des artistes en exil, basé à Paris. Habitus fait intervenir trois interprètes qui circonscrivent ensemble une série de gestes, de routines, avant de s’en défaire progressivement pour explorer de nouveaux territoires. Le plateau, recouvert de sable, dessine une cartographie mouvante. Des projections vidéo façonnent le décor autant que les corps qui l’habitent et évoluent sur fond de musique live (voix et bruitages).

Dans le cadre d'une carte blanche à l’atelier des artistes en exil.

Site du collectif Nafass