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Qu'est-ce que la douceur ?
Les artistes et chercheurs rassemblés pour ce numéro détournent l'idée qu’elle serait un certain type de mouvement (arrondi, fluide, modéré…) ou de travail : la douceur est peut-être, avant tout, ce qui nous échappe. Quelque chose comme un processus, ou même une stratégie, susceptible de contourner les hiérarchies, de fonder un écart, pour reprendre un terme de Régine Chopinot, voire une résistance, comme le souligne Sophie Lessard.
À partir de la douceur, les artistes nous parlent alors des opérations par lesquelles ils introduisent – dans les rapports de pouvoir, dans les habitudes sclérosantes, dans les préjugés – de subtils décalages. Les méthodes somatiques, dites "douces", invitent ainsi à déstabiliser les logiques de la formation et de l'entraînement du danseur. Des douceurs inattendues émergent aussi : l'organisation de l'espace d'une performance, l’élaboration de situations visant à « lâcher prise », ou encore la pratique des outils imaginés par Rudolf Laban viennent suspendre les codes, insinuer des nuances.
sommaire du numéro
Douceur et précision
entretien avec Régine Chopinot
Écrit dans le noir [1]
Johanne Jarry
L’espace en partage
témoignage de La Ribot
Risquer en douceur
témoignage de Jozef Frucek et Linda Kapetanea
Écrit dans le noir [2]
Johanne Jarry
Douceurs enfantines ?
entretien avec Valentine Vuilleumier
Écrit dans le noir [3]
Johanne Jarry
Le paradoxe du confort
Raphaël Cottin
Toucher avec les yeux
témoignage de Noëlle Simonet
« Tenant à ce qui pourrait être » : Transmettre le prologue de L’insensible déchirure de Daniel Dobbels
Aurélie Berland et Anna Mortley
Douceurs somatiques
Isabelle Ginot
« Se promener à la naissance des phénomènes »
entretien avec Agnès Dufour, Laura de Nercy, Julie Nioche et Jean-Christophe Paré
Résister au « travail »
entretien avec Sophie Lessard
Écrit dans le noir [4]
Johanne Jarry